Rappelons quelques chiffres

Les études sur la place des femmes dans le spectacle vivant se succèdent et nous remarquons que depuis dix ans la situation n’a guère évolué*.

des aides déconcentrées pour le théâtre ont été attribuées en 2018 à des compagnies dirigées par des femmes, correspondant en terme de montants à 27% des aides déconcentrées.

des spectacles programmés en moyenne pour la saison 17/18 ont été mis en scène par des femmes.

des structures labellisées sont dirigées par des femmes, 27% pour celles qui disposent d’un budget supérieur à 2 millions d’euros, 0% à la tête des établissements publics (Théâtres Nationaux et Comédie-Française)…

47%

Les femmes constituent 47% de la population sortant des écoles dramatiques. Le fait que quelques années plus tard, il n’y ait plus que 36% des projets soutenus par les DRAC portés par des femmes, et 34 % des spectacles programmés mis en scène par des femmes semble indiquer qu’entre-temps les femmes se sont empêchées ou bien ont été empêchées d’embrasser cette carrière.

Pour inverserla tendance

Nous voulons prendre les choses en main dès le début du parcours de metteuses en scène/directrices artistiques de compagnies, les fédérer et leur apporter un savoir-faire en matière de production et de recherche de fonds qui leur donnera accès à des aides et à un réseau leur permettant des créations plus fréquentes, plus ambitieuses, avec des partenaires plus solides et des parts de coproductions plus importantes.

Devant ce constat de la trop faible part dévolue aux femmes dans le secteur du théâtre subventionné et des difficultés spécifiques que rencontrent les metteuses en scène dans le développement de leurs créations et de leurs compagnies, nous décidons en 2017 de créer le Bureau des Filles.

Le Bureau des Filles est une association loi 1901 ayant pour objectif de faire évoluer le positionnement des femmes dans le milieu des arts de la scène dont le bureau est composé de personnalités emblématiques du monde du spectacle vivant. Notre structure a pour objet la recherche de moyens financiers institutionnels ou privés qui seront ensuite dévolus aux productions des compagnies et/ou qui contribueront à payer le salaire des administratrices mutualisées.

Nous pensons que la mise en commun d’outils de production et l’échange régulier entre des créatrices leur permettra également de dépasser l’autocensure dans laquelle elles se conditionnent trop souvent et d’affirmer leurs ambitions artistiques.

En créant le Bureau des Filles, nous voulons ouvrir un chemin pour que demain les metteuses en scènes soient repérées comme des candidates véritablement éligibles aux conventionnements DRAC, aux directions de lieux de création et de diffusion, pour que leurs spectacles soient plus largement diffusés et qu’elles occupent enfin une place reconnue dans le paysage théâtral français.

Conscientes des mutations des modes de financements publics dans ce secteur, nous souhaitons nous placer à l’avant-garde de nouvelles coopérations entre institutions, lieux de programmations et compagnies.