UN OISEAU À L’AUBE de Jocelyn Danga
Création 2024-2025
La pièce est éditée aux éditions Passage(s).
SUJET
23H30.
Une nuit.
Quelque part sur terre.
Maud, jeune femme de 24 ans, ne dort pas. Elle se ronge de l’intérieur.
A ses côtés, une présence. Son époux. Lui dort d’un sommeil profond. Ronfle et hante ses nuits de sa respiration lourde. Maud est mariée à un homme violent. L’amour du début a fait place à la violence, petit à petit, insidieusement. Maud est devenue le fantôme d’elle-même – une marchandise à disposition – comme elle se définit, un objet, elle n’est plus rien.
Et le corps se consume de l’intérieur, il hurle son incapacité à dire.
Pour survivre, elle met en place un système. Une boite est cachée sous son lit ; sa boite à secrets. Elle y collecte par écrit sa douleur et sa colère. Mais les secrets, il faut bien les garder… alors Maud les mange, convulsivement. A s’en détruire le ventre.
Manger et avaler ce qui ne se dévoile pas, se remplir pour effacer les traces et ne pas éveiller les soupçons.
NOTE D’INTENTION
Le sujet de la violence faite aux femmes a accompagné et marqué mon parcours d’interprète notamment lors de mon travail sur la création Tabou de Laurence Février, joué plus d’une soixantaine de représentations. Au cours de ce travail documentaire j’y ai rencontré des femmes victimes de violences, des associations, des juristes, des psychologues.
Ces trois années de travail m’ont profondément marquée, alertée et sensibilisée de façon indélébile.
La crise sanitaire est venue réactiver de façon brutale ce que nous savions déjà sur les violences faites aux femmes.
Encore une fois lors de cette crise, les femmes se sont retrouvées, exposées, affaiblies et atteintes au sein de leur foyer.
Ma découverte du texte Un oiseau à l’aube a réaffirmé mon désir de voir ce sujet porté à la scène. Une situation que nous connaissons trop bien mais qui fait peur et qui donc se cache encore. Un sujet au traitement médiatique en progression mais qui nous laisse souvent désemparé.e.s face à cette violence et à l’urgence de la situation.
Le nombre de féminicides recensés chaque année dans notre pays est ahurissant. Le collectif Nous Toustes en a recensé 147 sur l’année 2022. Abrutissant.
Les chiffres augmentent tous les mois et cette question qui me hante:
Pourquoi toujours trop peu de personnes pour écouter et alerter?
Comment faire pour déceler une situation de violence ? Et quel rôle central nous pouvons tenir pour venir en aide aux victimes et faire enfin société?
Je souhaite avec cette création rendre visible les ravages qui peuvent avoir lieu dans la sphère intime, supposée nous protéger et nous réparer ; placer au centre la parole de cette femme afin d’ouvrir un espace de réflexion, de parole et faire acte de réparation.
chorégraphie et mouvement scénique: Ingrid Estarque
musique: Pierre-Jean Rigal
scénographie et lumière: Antoine Franchet
costumes: Camille Pénager
régie générale: Antoine Campredon
administration et diffusion: Annabelle Couto
SAISON 2022-2023
Résidences:
- Du 27 au 31 Mars 2023 : résidence Scène Conventionnée Le Passage , Fécamp
sortie de résidence le 31 mars à 15h
- Du 12 au 16 juin 2023 : résidence Théâtre de l’Etincelle, dans le cadre d’une Esquisse – Labo Victor Hugo
Sortie de résidence le 16 juin à 15h
Lecture:
- le 9 mai 2023 : Maison de l’Université – Mont-Saint-Aignan à 20h
SAISON 2023-2024
- Mai 2024: résidence au Théâtre du Château, Eu
La création bénéficie de l’Aide à la maquette de la région Normandie, de soutien du théâtre de l’Etincelle dans le cadre des Esquisses et de la ville de Rouen dans le cadre de l’Aide au Conventionnement.
Recherche de partenaires en cours.
dossier artistique UN OISEAU À L’AUBE