UN OISEAU À L’AUBE de Jocelyn Danga
Création 2023-2024
La pièce est éditée aux éditions Passage(s) en partenariat avec le QD2A.
avec: Ludmilla Dabo
23H30.
Une nuit.
Quelque part sur terre.
Mowasi, une jeune femme de 24 ans, ne dort pas. Une nuit d’insomnie à se ronger de l’intérieur.
A ses côtés, une présence dans le noir. Son époux. Il dort d’un sommeil profond. Il ronfle, il hante ses nuits de sa respiration lourde.
Mowasi est mariée à son bourreau. Depuis le début des violences, Mowasi est devenue le fantôme d’elle-même – une marchandise à disposition – comme elle se définit, un objet, elle n’est plus rien.
Elle prend des médicaments pour échapper à cette réalité bien trop douloureuse.
Pour survivre, elle met en place un système. Une boite est cachée sous son lit ; sa boite à secrets. Elle y collecte par écrit sa douleur et sa colère.
Mais les secrets, il faut bien les garder… alors Mowasi les mange, convulsivement. A s’en détruire le ventre.
Manger et avaler ce qui ne se dévoile pas, se remplir pour effacer les traces et ne pas éveiller les soupçons.
La lecture d’Un oiseau à l’aube a fait écho à la situation sociale que nous connaissons en France. La crise sanitaire a révélé que de nombreuses femmes se sont retrouvées une fois de plus exposées, affaiblies et atteintes à de nombreux niveaux et plus particulièrement au sein de leur foyer.
Le nombre de féminicides recensé chaque mois dans notre pays est ahurissant.
Abrutissant.
Et toujours personne pour écouter.
Ou trop tard
Je souhaite avec cette création parler des ravages qui peuvent avoir lieu dans la sphère intime, supposée protéger et réparer.
Du rapport au féminin, à la destruction et au rejet de soi lorsque l’on est victime de violences ou enfermée dans un système de domination quel qu’il soit.
Du rapport à l’autre, à la famille, au regard que la société porte, le masque social enfilé tous les
jours pour tenir, pour cacher, se cacher, les sentiments contradictoires, la honte et la colère de ne pas être vue.
chorégraphie: Ingrid Estarque
musique: Pierre-Jean Rigal
scénographie et lumière: Antoine Franchet
costumes: Camille Pénager
régie générale: Antoine Campredon
administration et diffusion: Annabelle Couto